• C'est l'actu

    J'ai assisté il y a quelques jours à un colloque sur l'IVG. Notre région Paca détient un record : celui du nombre d'IVG pratiqués. D'où une journée organisée par le Conseil régional pour parler de contraception, de sexualité et d'avortement.

    Parmi une série d'interventions, parfois un peu classiques, une m'a vraiment captivée, c'est celle de Yaëlle Amsellem-Mainguy, chargée d’étude et de recherche à l’Institut nationale de la jeunesse et de l’éducation populaire. Elle a mené plusieurs enquêtes de terrain sur la sexualité des jeunes filles et garçons. Voici quelques de ses remarques et un lien pour lire l'une de ses études.

    - la contraception proposée aux jeunes femmes est rarement adaptée à leur mode de vie. En gros, on propose un circuit classique, hyper normé qui commence inévitablement par le préservatif au début d'une relation, qui se poursuit par la pilule lorsque la relation devient sérieuse - et qu'on a fait les tests - et qui se termine par le stérilet après le 2e enfant... Cette construction n’est pas adaptée à la réalité, c'est-à-dire à la pluralité des expériences et des sexualités que rencontrent les jeunes.

    - notre vocabulaire est imprégnée par nos représentations de vie sexuelle adulte. Par exemple, la contraception d'urgence est appelée "pilule du lendemain" or les adolescents et jeunes gens ne retrouvent pas un lit conjugal le soir, ils  font plus souvent l'amour l'après-midi. En fait, beaucoup des discours autour de la sexualité et de la contraception vers les jeunes sont impregnés des normes de personnes plus âgées.

    - Les jeunes filles qui achètent une contrception d'urgence ou la pilule sans ordonnance ont souvent droit à un discours moralisateur, parfois même un refus de vente complètement injustifié.

    - l'avortement n'est pas obligatoirement vécu comme un traumatisme par les jeunes filles. C'est pour beaucoup une libération "d'un problème". C'est aussi pour certaines, un moyen de vérifier qu'elle sont bien fertiles et que plus tard, elles pourront avoir un enfant sans souci.

    Lisez son étude : c'est vraiment très vivant et instructif.

     


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  • A l'occasion de la révision des lois bioéthiques à l'assemblée nationale cette semaine, la France va réaffirmer sa vision ultra-conservatrice de la famille : l'aide à la procréation restera réservée aux couples hétérosexuels. Rien pour les homosexuels et les célibataires, conditions très restrictives d'accès à la PMA pour les hétéros. Voir le très bon article de Rue 89.

    Parallèlement, dans le petit monde de l'aide sociale à l'enfance, la mode actuelle est de maintenir coûte que coûte le lien parent-enfant et ce quelque soit le degré de nocivité de ce lien (maltraitance physique, sexuelle ou morale) et quelqu'en soient les conséquences pour l'enfant.

    On comprend donc qu'en France le parent biologique est toujours le bon parent, quoi qu'il fasse. Au contraire, celui qui ne parvient pas à procréer par les voies dites naturelles est toujours suspect de vouloir des enfants pour son plaisir et sa satisfaction personnelle, ce qui ne peut faire qu'un mauvais parent.


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