• Après un post un peu long, voici quelques brèves pour célébrer "le mois de la journée de la femme". Toutes ces brèves sont certifiées "entendues pour de vrai".

    - alors que j'expliquais à une connaissance que j'allais bientôt reprendre le travail, la question fut : "Et votre mari, il est d'accord ?"

    - dans une discussion sur la contraception avec mon gynéco, celui-ci m'alerte sur la douleur au moment de la pose du sterilet. Que je me souvienne, il n'a jamais abordé avec moi la douleur de l'accouchement, ni celle de l'allaitement. Y aurait-il des douleurs plus nobles, tellement nobles qu'il n'y aurait rien à en dire, et d'autres moins nobles contre lesquelles mettre en garde les femmes ?

    - A la crèche de mon fils, dans le groupe des bébés, il n'y a qu'une fille pour 14 garçons. Une remarque de l'auxilliaire puer "Une seule fille mais la plus agitée. Un vrai garçon manqué. On aimerait mieux des filles calmes pour canaliser tous ces garçons". En plus de devoir s'épanouir sans remuer, elle devrait à elle seule calmer 14 bébés !

    - En première partie d'un concert ce samedi soir, entendu une chanteuse dénomée GiedRé, toute en vulgarité et lourdeur. On est dans le sud donc il suffit de chanter "enculer" pour que la salle s'enchante. Sinon c'est plein de trucs crades chantés avec des airs de petites filles. La déco est en balayette de toilettes. C'est gras et ça ne fait même pas sourire. La version féminine de Jean-Marie Bigard. Comme quoi, les femmes aussi peuvent le faire. Une pure merveille d'anti-essentialisme !


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  • C'est l'actu

    En France, la loi permet depuis 2005 de donner un double nom à nos enfants : celui de la mère et celui du père. Ma fille est née juste après le vote de cette loi et on n'a pas hésité à lui donner nos deux noms accolés. Celui de son père, le mien ensuite. On a choisi l'ordre alphabétique.

    Je n'ai pas hésité parce que j'aurai eu l'impression d'être dépossédée d'un lien si mes enfants n'avaient eu que le nom de leur père. Quand je les inscris à l'école, que je les amène chez le médecin, que je regarde leur carte d'identité, j'aime entendre mon nom dans le leur. Un nom comme une addition de deux histoires.

    Sur ce terrain, j'ai un peu eu l'impression d'être seule au monde (5% des nouveaux parents d'après les statistiques). Je ne connais qu'une autre personne qui a donné un double nom à ses enfants et elle a créé ce blog avec moi  ;-))

    Généralement, mes copines me disent : "oui, mais tu comprends, mon nom est tellement moche - bizarre - sujet à moqueries (au choix) que je suis bien contente qu'ils aient le nom de leur père". Bizarrement, c'est toujours le nom du père qui est plus joli-moins bizarre-plus harmonieux.

    Autre argument : "je l'ai porté dans mon ventre. C'est normal qu'il lui donne son nom". Je ne vois pas bien le lien. Bien sûr que nous avons cette chance formidable de pouvoir porter nos enfants. (bien que je connais certaines femmes qui se passeraient volontiers decette chance formidable.) Mais en quoi cela nous enlève t-il un droit sur le nom de nos enfants. Nom qu'ils porteront toute leur vie ? Et les enfants adoptés ? On leur donne le nom de leur mère adoptive ? Je ne crois pas.

    Il y a enfin le "tu comprends, ça fait un nom à rallonge, c'est pas sympa pour eux". Mais alors s'il ne faut en choisir qu'un de nom, pourquoi celui du père ? Pourquoi est-ce si normal pour les femmes d'abandonner leur nom (en se mariant, en faisant des enfants) et si aberrant de poser la question aux hommes ?

    PS : sur la question du double tiret qui a été imposé par une administration plus tatillone que les législateurs et qui a été retiré depuis grâce à a la bataille menée par plusieurs parents : lire le bon article de Maître Eolas


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  • C'est l'actu

    Je fais remonter en article un commentaire de Khab à l'un de nos posts sur la contraception. Je le trouve qu'il illustre bien ce que les jeunes femmes peuvent entendre de la bouche du personnel médical - femme ou homme - médecin, gynéco ou pharmacien-ne. Ca m'a rappelé la gêne et les explications confuses que je me sentais obligée de fournir au pharmacien pour demander une simple boîte de pilule sans ordonnance... Bref, voici l'histoire racontée par Khab :

    "A propos des contraceptifs d'urgence, l'attitude de certains pharmaciens (pharmaciennes dans mon cas d'ailleurs) est vraiment limite, voire parfaitement honteuse. Il y a quelques années, suite à un problème de préservatif avec mon copain depuis déjà 2 ans à l'époque, je me retrouve à la pharmacie un samedi matin pour acheter une pilule du lendemain.

    Regard plein de jugement de la pharmacienne qui va chercher la pilule dans l'arrière-boutique. Elle parle à sa collègue, fort, suffisamment du moins pour que j'entende, "ça y est voilà la première à s'être faite baiser dans des chiottes de boîte de nuit"... J'étais tellement estomaquée que je n'ai bêtement rien répliqué. Elle avait tort mais quand bien même c'est ce qui se serait passé, de quel droit se permet elle un jugement.

    Je m'en suis trouvée extrêmement honteuse d'être aller chercher cette pilule alors que j'avais 20 ans. Je me suis toujours dit qu'une réflexion pareille à une gamine de 16 ans aurait pu avoir des conséquences assez lourdes (du genre ne pas oser aller chercher une autre pilule en cas d'un nouveau problème).

    C'est normal que les pharmaciens fassent de la prévention en vendant ces pilules mais les jugements et le côté un peu humiliant d'une phrase comme celle que j'ai reçue sont parfaitement anormaux."


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  • C'est l'actu

    Beaucoup de boulot en ce moment et les vacances pour pas encore tout de suite.... alors pas de billet-réflexion mais plutôt une histoire qui me fait (malgré tout) sourire.

    Lors d'une discussion avec ma fille, 5 ans et demi donc, on parle de métier et j'essaye (difficilement) de lui expliquer le mien (depuis que je lui ai dit que je fais des vidéos, elle pense que "la petite taupe", c'est moi ;-) puis je lui demande ce que elle aimerait faire plus tard

    - comme Virginie (là je suis obligée de dire que oui, on a une dame qui s'occupe du ménage chez nous une fois par semaine et qui s'appelle Virginie mais ceci est un autre débat)

    - ahhhh. Et sinon ?

    - hésitation. réflexion puis un : "sinon, je ferai maman"

    Cinq ans et demi d'éducation féministe...


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  • Les locaux de l'entreprise où je bosse ne sont pas tout récents et dans chaque bureau, il y a une réparation en attente, parfois depuis plusieurs mois, en attente que celui qui est chargé des réparations ait le temps de s'en occuper. Malheureusement, il a toujours plus urgent à faire. En ce qui me concerne, ce n'est pas très grave, j'attends juste une cimaise qui me permettra d'accrocher un joli tableau. Mon voisin, lui, a moins de chance, son radiateur ne chauffe plus... depuis mi-décembre. Alors je laisse ma porte ouverte, pour partager un peu la chaleur.
    Lundi matin dernier, ma collègue Valérie se plaint que son volet roulant ne descend plus or le soleil qui tape à l'est se reflète dans son écran d'ordinateur. Lundi vers 15h, le volet est réparé. Comme elle remercie vivement le monsieur des travaux et le félicite pour la rapidité de son intervention, celui-ci la regarde avec insistance des pieds à la tête et lui explique que ce qui l'a motivé pour intervenir dans son bureau, c'est quelle porte une jupe courte et un décoleté !
    Valérie a vu rouge et m'en a parlé. Je lui dis que c'est du sexisme de base et qu'elle n'est pas obligée d'accepter ça. Elle me répond qu'elle ne dira rien pour cette fois mais qu'au prochain coup c'est son mari qui viendra lui casser la gueule. Aie !

    Et me voilà en train d'expliquer à Valérie qu'elle fait fausse route et qu'en parlant ainsi elle fait le jeu d'un système machiste. Elle n'est pas la propriété d'un mari qui règlera ses comptes à celui qui s'en prend à son "objet". Quand on lui parle de la sorte, ce n'est pas son mari qui est atteint, mais bien elle. Libre à elle de s'habiller comme elle veut sans que ça autorise quiconque à la prendre pour un objet sexuel. Et surtout, elle est en droit et en capacité d'intervenir elle-même et d'empêcher ce genre de propos.

    Cette anecdote est assez classique et elle me fait penser à la question de la mixité du combat féministe. On rencontre encore des gens qui pensent que les féministes sont des femmes qui ont un compte à régler avec les hommes. Et d'autres qui pensent que les femmes sont "naturellement" portées au féminisme. Bien sûr, il n'en est rien. De la même manière que toutes les femmes ne sont pas féministes (Valérie ne l'est pas), les hommes peuvent l'être dès lors qu'ils refusent le système machiste. Et ils ont tout intérêt à le refuser puisque les stéréotypes sexistes sont tout aussi enfermants pour eux que pour les femmes. Les homosexuels ont été les premiers (parmi les hommes) à dénoncer des représentations masculines dans lesquelles ils ne se reconnaissaient pas, mais aussi les pères qui veulent obtenir la garde d'un enfant lors d'un divorce. C'est ainsi que certains hommes ont compris tout l'intérêt d'un combat féministe qui les libère d'un modèle auquel ils n'ont pas envie de se conformer. Et à l'inverse, de nombreuses femmes se plient à ce modèle, s'y plaisent et le défendent bec et ongle. Non, le féminisme n'est pas une affaire de femme. Non, il n'a pas de sexe.


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