• C'est l'actu

    Il y avait plein de critiques élogieuses. "82 minutes fulgurantes" pour le Nouvel Obs, "Admirablement interprété (...) la complexité des questions soulevées" pour Télérama, chronique familiale et intimiste qui aborde avec délicatesse le trouble de l'identité sexuelle" dans le JDD.

    C'est l'histoire de Laure, 11 ans qui débarque avec sa famille dans une nouveau quartier.  Elle a les cheveux courts, porte des bermudas alors quand on lui demande comment IL s'appelle, elle ne rectifie pas et répond : "Mickaël".

    Mouais, mouais, mouais. 82 minutes plus tard, j'ai surtout vu un film grossier sur un sujet sensible, sauvé par deux actrices - sensibles elles aussi  : l'héroïne Laure/Mickaël et Lisa, son amie. Surtout cette dernière qui devient finalement le personnage le plus intéressant : une fille qui s'énerve de ne pas pouvoir participer aux jeux des garçons, qui est attiré par un garçon aux allures de fille, qui résiste à l'effet du groupe... Pas une caricature et un petit air de la Charlotte Gainsbourg de l'Effrontée (très joli film sur les questionnements - sexuels mais pas que - de cet âge là).

    - pourquoi avoir construit un duo de soeurs complètement stéréotypées : Laure coupe très courte, t-shirt large et bermuda. Sa soeur, 6 ans (on dirait qu'enne en a 3) qui adore les poupées, les jupes et le rose... Les questionnements sur l'identité sexuelle ne passeraient que par ce contraste ?

    - pourquoi avoir créé un couple parental complètement improbable (et très énervant). Le père qui est très cool fait goûter de la bière à sa fille.  La mère part faire les courses et laisse la dernière, six ans donc, toute seule à la maison. Le summum est atteint quand la famille se rend compte de la situation. La mère pleure et s'énerve. Le père va ensuite consoler sa fille "ne t'en fais, elle ne pense pas ce qu'elle dit..." Sa fille s'est fait passer pour un garçon dans son nouveau quartier et c'est tout ce qu'il trouve à lui dire ?

    Le lendemain la mère lui fait faire le tour des copains du quartier pour se re-présenter en tant que fille. Et elle lui dit :  "ça ne me rend pas triste que tu te fasses passer pour un garçon, je ne suis même pas en colère"... Sauf que la question n'est pas d'être triste ou en colère mais de s'interroger sur les réactions de son enfant, non ?

    En fait, je crois que je n'ai pas accroché à ce film car il ne répond à aucune des interrogations que je peux avoir en tant qu'ancienne "Tomboy" (qui signifie donc garçon manque) : comment on grandit quand on est une fille qui aimerait faire comme les garçons ? comment on est une fille quand on ne veut pas intégrer tous les codes liés aux filles ? et puis aussi - et peut-être encore plus compliqué : comment on est un garçon qui aimerait faire comme les filles (moi j'ai bien aimé "Ma vie en rose" sur ce thème) ?

    Pour être tout à fait honnête, il y a aussi des jolis moments : la relation entre Laure/Mickaël et Lisa, comme si Lisa savait au fond qui était ce joli Mickaël différent des autres. Et que ce trouble l'attirait. Quelques scènes de jeux entre les enfants, seuls au monde dans le jardin de cette résidence pendant cet été chaud.Très réussie aussi la scène où Laure se fabrique un pénis en pâte à modeler pour pouvoir aller à la rivière avec les autres...

    Et vous, vous l'avez vu ce film ? Vous en avez pensé quoi ?


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