• La journée démarre mal mais au moins elle m'inspire quelques lignes après deux mois de disette bloguesque. Hier, l'info circulait sur le site internet du journal local : une femme a été tuée d'un coup de fusil par son ex compagnon qui ne se supportait pas leur séparation. L'homme a ensuite retourné l'arme contre lui. C'est la deuxième fois en un mois qu'un homme ne supportant pas voir sa femme partir, choisisse la seule possibilité pour lui de l'en empêcher : la tuer.

    Ce matin, dans le journal local, rien en "Une" (bon c'est vrai l'homme en question ne vit pas en "cité", il a un statut social : il est prof d'EPS... je n'ose imaginer le traitement de cette histoire avec d'autres catégories sociales) , et en pages intérieures ce titre glaçant : "un couple d'enseignants se déchire à coups de fusil". Puis en sous-titre : "Drame de la séparation : il tue et son ex-compagne et se suicide".

    Je n'ai toujours pas compris comment le meurtre froid visiblement avec préméditation (il est arrivé dans l'appartement avec une arme) peut se transformer en "déchirement dans un couple". Il y a quelque chose de l'ordre de la banalisation qui fait assez froid dans le dos.

    Je suis en train de lire "La plus belle histoire des femmes" (j'en ferais une note bientôt) et Michelle Perrot parle de ces "crimes passionnels" selon la formule malheureusement consacrée. L'historienne explique que jusqu'à la fin du XIXe siècles, ces meurtres étaient considérés comme des crimes d'honneur et les hommes étaient souvent acquités lors des procès. Même au début du XXe siècle, les tribunaux continuaient de trouver des excuses aux accusés... Au XXIe, ce sont les journalistes qui trouvent des circonstances atténuantes.

    Alors je me disais que ce serait peut-être bien de recenser les histoires trop banales de ces femmes mortes pour avoir simplement voulu quitter un homme, un mari, un compagnon.

    - 04 juillet : à Marseille, Laetitia meurt tuée d'un coup de fusil par Pierre, son ex-compagnon qui ne supporte pas son départ.

    - 17 juin : à Marseille, Maria est tuée à coups de couteau. Son mari avec qui elle était en instance de divorce est le principal suspect.

     


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  • C'est l'actu

    Il y avait plein de critiques élogieuses. "82 minutes fulgurantes" pour le Nouvel Obs, "Admirablement interprété (...) la complexité des questions soulevées" pour Télérama, chronique familiale et intimiste qui aborde avec délicatesse le trouble de l'identité sexuelle" dans le JDD.

    C'est l'histoire de Laure, 11 ans qui débarque avec sa famille dans une nouveau quartier.  Elle a les cheveux courts, porte des bermudas alors quand on lui demande comment IL s'appelle, elle ne rectifie pas et répond : "Mickaël".

    Mouais, mouais, mouais. 82 minutes plus tard, j'ai surtout vu un film grossier sur un sujet sensible, sauvé par deux actrices - sensibles elles aussi  : l'héroïne Laure/Mickaël et Lisa, son amie. Surtout cette dernière qui devient finalement le personnage le plus intéressant : une fille qui s'énerve de ne pas pouvoir participer aux jeux des garçons, qui est attiré par un garçon aux allures de fille, qui résiste à l'effet du groupe... Pas une caricature et un petit air de la Charlotte Gainsbourg de l'Effrontée (très joli film sur les questionnements - sexuels mais pas que - de cet âge là).

    - pourquoi avoir construit un duo de soeurs complètement stéréotypées : Laure coupe très courte, t-shirt large et bermuda. Sa soeur, 6 ans (on dirait qu'enne en a 3) qui adore les poupées, les jupes et le rose... Les questionnements sur l'identité sexuelle ne passeraient que par ce contraste ?

    - pourquoi avoir créé un couple parental complètement improbable (et très énervant). Le père qui est très cool fait goûter de la bière à sa fille.  La mère part faire les courses et laisse la dernière, six ans donc, toute seule à la maison. Le summum est atteint quand la famille se rend compte de la situation. La mère pleure et s'énerve. Le père va ensuite consoler sa fille "ne t'en fais, elle ne pense pas ce qu'elle dit..." Sa fille s'est fait passer pour un garçon dans son nouveau quartier et c'est tout ce qu'il trouve à lui dire ?

    Le lendemain la mère lui fait faire le tour des copains du quartier pour se re-présenter en tant que fille. Et elle lui dit :  "ça ne me rend pas triste que tu te fasses passer pour un garçon, je ne suis même pas en colère"... Sauf que la question n'est pas d'être triste ou en colère mais de s'interroger sur les réactions de son enfant, non ?

    En fait, je crois que je n'ai pas accroché à ce film car il ne répond à aucune des interrogations que je peux avoir en tant qu'ancienne "Tomboy" (qui signifie donc garçon manque) : comment on grandit quand on est une fille qui aimerait faire comme les garçons ? comment on est une fille quand on ne veut pas intégrer tous les codes liés aux filles ? et puis aussi - et peut-être encore plus compliqué : comment on est un garçon qui aimerait faire comme les filles (moi j'ai bien aimé "Ma vie en rose" sur ce thème) ?

    Pour être tout à fait honnête, il y a aussi des jolis moments : la relation entre Laure/Mickaël et Lisa, comme si Lisa savait au fond qui était ce joli Mickaël différent des autres. Et que ce trouble l'attirait. Quelques scènes de jeux entre les enfants, seuls au monde dans le jardin de cette résidence pendant cet été chaud.Très réussie aussi la scène où Laure se fabrique un pénis en pâte à modeler pour pouvoir aller à la rivière avec les autres...

    Et vous, vous l'avez vu ce film ? Vous en avez pensé quoi ?


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  • C'est l'actu

    Merci à ce bloggueur anglais qui s'est collé devant la télé pendant des heures, à mater des pubs pour barbie, dora et spiderman et qui a recensé un à un les mots des publicitaires pour vendre les jouets à nos enfants. Il a d'un côté classé les termes destinés aux jeux pour filles et de l'autre ceux pour les garçons.

    Un résultat édifiant à regarder sur son blog : "Boys, Masculinity, and Gender Stereotypes" Dès que j'ai le courage, je me lance pour faire pareil avec les pubs françaises...


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  • Ou du moins une féministe avec mes ami-e-s-féministes-qui-partagent-mon-point-de-vue-éclairé... Je sais, ce n'est pas très glorieux. Alors je profite de ce blog pour un petit billet-confession... en attendant les votres (et aussi vos bonnes répliques, ça peut servir !) :

    - non, je ne contredis pas systématiquement mon interlocuteur quand il me dit que c'est normal que ma fille soit plus "facile" que mon fils : "c'est les hormones". Souvent, j'esquisse un geste de la main et je change de sujet. Je n'ai pas à chaque fois l'envie-le temps-l'énergie d'expliquer

    - non, je ne réagis pas à chaque fois que j'entends "c'est pas un truc-sport-boulot-activité (barrer la mention inutile) de tarlouze". Remarque souvent entendue sur mon lieu de travail mais devant laquelle je reste généralement sans voix. Bon, au moins, me rassure-je, je ne souris pas !

    - et même quand on parle de "film de filles" ou de "livres de filles", parfois, ça me fatigue de rentrer dans le débat redondant du "les films-livres-bds-disques ont-t-ils un sexe ?"

    Et vous, trouvez vous toujours l'énergie, la répartie, l'envie pour répondre à ce petit sexisme du quotidien ?


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  • En lisant le blog d'Olympe, son billet sur le palmarès de Nicolas Hulot (27 penseurs hommes, 1 penseuse femme) m'a rappelé le vote qu'on peut trouver sur un site d"info marseillais : News of Marseille qui propose d'élire la personnalité marseillaise de l'année.

    On a le choix entre 35 personnalités : 32 hommes et 3 femmes. Un internaute (et ce n'est même pas moi !) a relevé l'ultra-masculinité du choix. Réponse de la "Rédac" : "Comme dans la société française en général, les femmes sont sous-représentées mais là, nous ne sommes pas responsables. Votre commentaire ne fait que souligner le caractère injuste et machiste de notre société et rien que pour cela : merci (et c’est une femme qui vous répond !)."

    J'en ai rajouté une couche dans les commentaires en rajoutant le côté "blanc" des noms choisis. Parce que leur liste n'est pas seulement masculine, elle est aussi très vieux-blanc-installés. Ce qui fait toujours son effet dans une ville mixée, comme Marseille. Cette fois, la "Rédac" m'a demandé des propositions. Parce que vraiment c'est trop compliqué de trouver des noms de femmes ou/et d'arabes ou/et d'étrangers vivant et faisant de belles choses à Marseille.

    Comme je suis de bonne composition, je leur ai livré quelques noms ultras secrets de personnalités marseillaises sans pénis ou pas 100% blanc. Soprano /Kenza farah / Keny arkana / Laetitia Millot / Myriam Lamare / Edmonde Charle-Roux / Maryse Vigouroux (bon d'accord c'était pas ma meilleure inspiration) ...

    Réponse de la "Rédac" :  "Laetitia Millot ? De “Plus Belle la Vie“ ? Ah oui, c’est vrai… on y avait pas pensé. Mille excuses." Et là grosse fatigue. Comme je suis digne (et aussi un peu susceptible), cette fois je n'ai pas répondu. Pour finir, je ne peux pas m'empêcher de vous montrer l'image qui illustre le palmarès... Si c'est l'une des trois femmes qui est choisie, ils sont pas dans la merde !

    C'est l'actu


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