• Bleu pour les garçons, rose pour les fillesComme nos enfants vivent dans un milieu hyper hétérosexué et qu'on veut quand même qu'ils sachent que les princesses peuvent aussi aimer les princesses (selon le joli titre de la BD de Lisa Mandel... Marseillaise), on a acheté l'année dernière "Jean a deux mamans" de Ophélie Tixier.

    C'est simple et joliment dessiné : Jean a deux mamans, une qui l'a porté dans son ventre et deux qui l'aiment et l'élèvent.

    Les enfants adorent et moi aussi jusqu'à que je réalise que les deux mamans restaient très stéréotypées : il y a la maman enceinte, qui coud des déguisements, fait des gâteaux et console. Et l'autre maman, qui répare, peint la chambre et fait le cheval.

    Bref, il y a le parent version maman du couple hétéro-classique et le parent version papa... Mais peut-être que je regarde un peu trop les détails d'un livre pour enfants, par ailleurs, plutôt réussi.

    Et je me demandais : quand on parle d'amour avec nos enfants, doit-on leur ouvrir le champ des autres sexualités ? Sachant que dès la maternelle, ils se retrouvent dans des schémas très classiques avec "l'amoureux" même s'il peut changer de prénom fréquemment.

    Avec ma fille, j'essaye de parler aussi d'amoureuse, mais elle n'a jamais posé de questions ou relevé quand je rajoute "amoureuse" après "amoureux". Je me dis que ça laisse ouverte cette possibilité qui n'est finalement pas très présente dans sa vie de tous les jours.


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  • C'est l'actu

    J'ai assisté il y a quelques jours à un colloque sur l'IVG. Notre région Paca détient un record : celui du nombre d'IVG pratiqués. D'où une journée organisée par le Conseil régional pour parler de contraception, de sexualité et d'avortement.

    Parmi une série d'interventions, parfois un peu classiques, une m'a vraiment captivée, c'est celle de Yaëlle Amsellem-Mainguy, chargée d’étude et de recherche à l’Institut nationale de la jeunesse et de l’éducation populaire. Elle a mené plusieurs enquêtes de terrain sur la sexualité des jeunes filles et garçons. Voici quelques de ses remarques et un lien pour lire l'une de ses études.

    - la contraception proposée aux jeunes femmes est rarement adaptée à leur mode de vie. En gros, on propose un circuit classique, hyper normé qui commence inévitablement par le préservatif au début d'une relation, qui se poursuit par la pilule lorsque la relation devient sérieuse - et qu'on a fait les tests - et qui se termine par le stérilet après le 2e enfant... Cette construction n’est pas adaptée à la réalité, c'est-à-dire à la pluralité des expériences et des sexualités que rencontrent les jeunes.

    - notre vocabulaire est imprégnée par nos représentations de vie sexuelle adulte. Par exemple, la contraception d'urgence est appelée "pilule du lendemain" or les adolescents et jeunes gens ne retrouvent pas un lit conjugal le soir, ils  font plus souvent l'amour l'après-midi. En fait, beaucoup des discours autour de la sexualité et de la contraception vers les jeunes sont impregnés des normes de personnes plus âgées.

    - Les jeunes filles qui achètent une contrception d'urgence ou la pilule sans ordonnance ont souvent droit à un discours moralisateur, parfois même un refus de vente complètement injustifié.

    - l'avortement n'est pas obligatoirement vécu comme un traumatisme par les jeunes filles. C'est pour beaucoup une libération "d'un problème". C'est aussi pour certaines, un moyen de vérifier qu'elle sont bien fertiles et que plus tard, elles pourront avoir un enfant sans souci.

    Lisez son étude : c'est vraiment très vivant et instructif.

     


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  • Deux enfants conduisent

    Discussion entre une copine de ma fille (appelons la Lise, 5 ans) et un de ses copains de classe (appelons le Matthieu, 5 ans itou) à la fin d'un anniversaire. Leurs parents sont en retard, alors ils rigolent et ils imaginent rentrer seuls, ou avec "ta voiture".

    Matthieu imagine un scénario très compliqué où il la ramènerait chez lui pour qu'elle récupère une (hypothétique... vous avez suivi...) voiture numéro 2. Mais Lise intervient : "non non tu conduis et tu me ramènes chez moi parce que tu es le garçon et je suis la fille".

    Evidemment, je ne peux pas me retenir : "mais tu sais, les filles aussi conduisent"."Oui mais ma maman, elle conduit jamais quand il y a papa". Et Matthieu de confirmer que la situation est identique chez lui.

    Chez nous, la situation s'est équilibrée depuis quelques temps après des années de "papa conduit, maman demande le chemin". Mais papa est toujours celui qui manie la perceuse et qui accroche les tringles à rideaux. Et j'imagine que ses schémas là aussi s'impriment chez nos enfants..s peut-être plus que nos discours sur l'égalité des sexe/


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  • Chaque fin d'année, l'école organise une fête avec père Noël, spectacle, papillottes... et cadeaux pour les enfants. Et ça ne loupe jamais. Même si cette année, le summum est atteint avec un kit coiffure rose pour les filles (peigne, miroir, brosse à bigoudis...) et hélicoptère pour les garçons !

    Prochaine mission : aborder le sujet au prochain conseil d'école... sans froisser la directrice... et en ayant l'impression d'être la seule à trouver ça aberrant comme choix de cadeau.

     


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  • Bleu pour les garçons, rose pour les filles

    Conversation avec ma fille (3 ans) ce matin au parc :

    - Maman, tu me dis qu'elle est mal dessinée ma princesse ?

    - Non, je trouve qu'elle est très bien déssinée ta princesse. (pour info, il n'y avait pas de dessin, nous étions au parc)

    - Mais non elle est mal dessinée parce qu'elle a un t-shirt alors tu me le dis !

    - Mais moi je trouve ça très bien qu'elle ait un t-shirt. ça lui va bien.

    - Mais non ! Les princesses ça a pas des t-shirts alors tu me le dis et tu viens lui dessiner une robe ! (elle commence à s'énerver)

    - Aujourd'hui elle a mis un t-shirt parce que c'est plus pratique et puis comme ça elle peut faire du sport.

    - Noonnn ! Elle fait pas du sport ! C'est une princesse et les princesses ça met toujours pas des t-shirts, ça met des habits de fille !

    - Tiens donc ? Et toi tu es une fille et tu mets des t-shirts !

    - Mais non Mamaaannn ! C'est une princesse, elle met toujours pas des t-shirts alors tu viens lui dessiner une robe ! (très énervée)

    - J'ai pas envie parce que je la préfère en t-shirt, ta princesse, c'est plus confortable.

    - Nooonn, c'est une fille ! Tu lui dessines une robe !

    Sur ce j'ai eu droit à une colère, une vraie de vraie. J'ai eu envie de lui dire que les petites filles ne se roulent pas par terre quand elles sont en colère, que c'est les garçons qui font ça mais je ne suis pas sûre de mes sources...


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